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 Des histoires de moi de temps en temps.

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Nicoscolosse
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Nicoscolosse


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MessageSujet: Des histoires de moi de temps en temps.   Des histoires de moi de temps en temps. 348245pix2Lun 27 Mai 2013 - 23:24

Yop,

Je savais pas trop où poster ça, si jamais il y avait un section du fofo dédiée à ça et que je l'ai pas vue suis désolé, un modo pourra toujours se charger de ranger ce topic où il se doit ^^'

Bref, en tout cas, j'ouvre donc ce topic afin d'y poster quelques histoires que j'écrirai, parce que parfois j'ai envie d'écrire, du coup des fois que y'en ait que ça intéresse, ben voilà je mettrai ça ici, genre de temps en temps aux alentours de 23h (parce que pourquoi pas ?)...

J’essaierai en général je pense de faire des histoire qui soient pas trop longues pour que pas trop "rebutantes", même si je tends facilement à rentrer trop (et trop longuement) dans les détails :s (et pourtant en me relisant, je trouve que j'aurais pu en donner plus, notamment car c'est pas bien "immersif", assez expéditif (ça me vient plutôt en tête sur la fin en fait))

En tout cas tout avis sera évidemment le bienvenu Smile

Et on commence avec une première histoire, "inspirée d'une histoire vraie" BRRR ÇA FAY PEUR !



De l'autre côté du cerisier.

Des histoires de moi de temps en temps. Cerisier

Si je jette un œil à travers la fenêtre de ma chambre (située au premier étage de la maison) depuis mon lit en mezzanine, je ne vois que des feuilles d'arbre, celles d'un seul arbre, un cerisier. Ce cerisier ne m'appartient pas d'ailleurs, c'est en fait celui d'un voisin, je suppose... Quoi qu'il en soit, il est planté à côté de ma maison, de l'autre côté du grillage, et il est plutôt massif ; en tout cas assez massif pour que son feuillage soit la seule chose que je puisse voir en regardant par la fenêtre de ma chambre depuis mon lit en mezzanine.

Et c'était de l'autre côté de cet arbre que venait le bruit. Un bruit... sec. Répétitif. Irrégulier.
Je m'en suis pas rendu compte dès le début, en fait j'avais un casque sur les oreilles, me diffusant de la musique, que j'avais envie d'écouter avant de me décider à dormir. J'étais dans mon lit donc, il était aux alentours de minuit et demi, et d'un coup je m'aperçus de la présence de ce son, qui se produisait à intervalles irréguliers. J'enlevai mon casque, afin d'essayer de déterminer la provenance de ce son. Sur le moment, je n'entendis rien, puis alors que j'allais remettre mon casque ("boah, c'est ptet fini", me disais-je), je le rentendis : toc... toc... toc...

Je pensai d'abord que ça provenait du radiateur, malgré que le fait que ce dernier s'active en cette période d'inactivité de sa part aurait été plutôt étonnant. Et en effet, je me trompais : le son ne sortait pas du radiateur. En fait, il était assez étouffé. En y prêtant une oreille un minimum attentive, je ne tardai pas à me rendre compte que le bruit provenait de l'extérieur. Toc... toc... toc...

Et, alors que le son continuait de se diffuser, j'ouvrai la fenêtre : j'étais vraiment curieux de savoir à quoi ressemblait précisément ce son, et d'où il sortait. Je me rendis alors compte de deux choses : premièrement, il pleuvait. C'était sans importance, mais je relevai tout de même l'information avec un étonnement minime, ne m'étant pas rendu compte auparavant de la présence de pluie. Et deuxièmement, comme je l'ai dit tout à l'heure : le son venait de l'autre côté du cerisier. Toc... toc... toc...

Maintenant je l'entendais distinctement. Ce son réellement sec, brutal, presque violent à mon goût... On aurait dit qu'une personne donnait des coups de pierre à répétition sur une surface dure, prenant une pause de quelques secondes par moments. Cet entrechoque-ment qui ne cessait de se reproduire m'intriguait au plus haut point. Était-il produit par une personne ? Ça me semblait tout à fait probable, à l'ouïe de son rythme de diffusion, totalement irrégulier. Je n'avais aucune idée de comment pouvait être produit ce son autrement que par une personne. Je cherchai brièvement un lien possible avec la pluie, sans succès. J'avais la certitude qu'il y avait une personne de l'autre côté de l'arbre. Et qu'elle donnait vraisemblablement des coups de pierre sur une surface dure. Toc... toc... toc...

Mais pour quelle raison faire ça ? Quel était exactement l'objet qui donnait les coups, et quel était celui qui les recevait ? Et pourquoi le faire à une heure si tardive, surtout sous une pluie si dense ?
Je me décidai finalement, après cet instant de réflexion, à fermer la fenêtre, et essayer de m'endormir. Je fermai les yeux et attendis... Puis après quelques instants je me rendai compte que j'aurais du mal à trouver le sommeil. Car je l'entendais. Toc... toc... toc...

Habituellement, qu'il y ait du bruit aux alentours ne dérange pas ma recherche de sommeil. En revanche, ce bruit-là... Il me perturbait, m’obsédait. J'avais très envie de savoir d'où il venait, et pourquoi il ne s'arrêtait pas, depuis peut-être dix minutes que je l'entendais. Je me souvins qu'à côté de ma maison, de l'autre côté du cerisier, à côté d'HLM, était une maison en cours de construction. Pour cette raison, entendre le bruit en journée ne m'aurait pas amené à tant me questionner dessus. Mais à une telle heure... Et par un temps pareil... Si ça se trouvait, quelqu'un était en danger ? Je ne sais pas comment j'en suis arrivé à me demander ça, mais il se trouve en fait que je me surprends facilement à imaginer qu'une personne soit en danger. Je ne pense pas être paranoïaque, mais j'ai quelque peu tendance à voir le danger partout. Surtout quand quelque chose me stresse, comme en ce moment ce bruit. Toc... toc... toc...

"Tu te poses trop de questions", que je me disais. J'essayais de faire abstraction du mieux que je pouvais de ce bruit, mais c'était impossible. Plus j'essayais de ne pas y prêter attention, plus je l'entendais. Alors qu'à l'origine j'eus du mal à me rendre compte de ce bruit, et ai dû ouvrir ma fenêtre pour mieux l'entendre, à présent je n'entendais plus que lui, malgré que ma fenêtre soit fermée. Toc... toc... toc...

"Et si c'était simplement un animal ? Je ne sais pas ce qu'il serait en train de faire, mais pourquoi pas un animal ?
Et s'il y avait une personne mal en point, enfermée dans une cave souterraine, usant de ses dernières forces pour frapper contre la porte donnant sur l'extérieur, appelant à l'aide ? Je serais son dernier espoir de survie, mais je l'abandonnerais, essayant de ne pas y prêter attention ?
Et si après tout, c'était juste la pluie qui provoquait ce bruit, par je ne sais quel moyen ?
Et si c'était une personne âgée ou sans logement, en train d'essayer au plus vite de se construire un abri de fortune contre cette pluie ?"
Je me passais en tête tous les scénarios possibles (surtout impossibles en fait) et imaginables, les plus ridicules me semblant tout à fait pertinents... Mais en tout cas, ceux qui me semblaient le plus probables impliquaient une personne dans le besoin d'aide. Et ce bruit serait son appel à l'aide. Toc... toc... toc...

"C'est juste ridicule, ces hypothèses sont improbables, la fatigue m'a ramolli le cerveau et je m'imagine que ce bruit peut réellement être celui d'une personne en danger, mais c'est ridicule. Je n'ai qu'à m'endormir, de toute façon ce bruit cessera d'un moment à un autre."
J'étais presque parvenu à me convaincre d'arrêter de penser au bruit. Presque ! Simplement, je ne trouvais pas le sommeil. Et au bout d'une demi heure, alors que j'avais réussi à ne plus prêter d'attention au bruit, je me rendis compte que je pouvais en fait toujours l'entendre. Toc... toc... toc...

C'en était assez. Je devais aller voir d'où venait ce bruit, et si possible le faire cesser. Tout ce que je voulais, c'était dormir, mais ce bruit me perturbait au plus haut point, et si tout se passait bien, j'arriverais à trouver sa source, le faire disparaître, et être de retour dans mon lit, l'esprit tranquille, dans les cinq minutes. Je me demandais ce qu'une autre personne aurait fait à ma place. Prendre la peine de sortir à cette heure-ci, sous cette pluie (cela dit elle s'était calmée un peu, sans cesser de tomber pour autant), juste pour un bruit... "Ma curiosité me tuera !", me disai-je. Je pensai cela par plaisanterie, mais cette plaisanterie était une tentative d'estomper le stress qui montait en moi alors que je déverrouillai la porte d'entrée. Une fois sorti, je pris le chemin vers la maison en construction. Celle-ci, comme je l'ai expliqué, était située juste à côté de ma maison ; en revanche un grillage séparait les deux bâtiments, et je me trouvais dans l'obligation de faire un détour afin d'y parvenir. Au bout d'une minute environ, j'étais quasiment arrivé sur place. À gauche de la sortie d'un étroit chemin qui traversait une étendue d'herbe face à ma maison, se profilait la silhouette de celle en construction. Cette construction avait d'ailleurs l'air bien avancée, sûrement presque achevée. Le squelette de la maison semblait complet, il ne manquait visiblement plus qu'à l'habiller. Arrivé au bout du chemin, il ne me restait plus que quelques pas à faire pour arriver vers la source du bruit, que je n'avais d'ailleurs pas entendu depuis que j'avais mis les pieds dehors. J'étais trempé, j'avais froid, et j'étais toujours plus stressé. Mais assez curieusement, j'étais aussi un peu excité, ce à l'idée de découvrir enfin quel était ce bruit qui m'avait hanté quelques heures durant. Tiens d'ailleurs, ça y est, je l'entendais à nouveau. Toc... toc... toc...

Je me dirigeais vers la source du bruit. Étonnamment, je n'étais plus trop stressé. La pluie m'avait remis en état d'éveil, et je prenais encore plus conscience du ridicule des histoires que je m'inventais. "Bon allez, je vais vite-fait trouver d'où vient ce satané bruit, et le faire cesser sur le champ !" J'entendais de mieux en mieux le bruit au fur et à mesure que je m'en approchais. En fait, il était vraiment fort. Toujours aussi sec, brutal... presque terrifiant. Sans même avoir le temps de m'en rendre compte, j'étais à nouveau intimidé. Puis m'en rendant compte, je m'étonnais : je ne savais pas pourquoi, mais une sorte de peur grandissait en moi. Ce dont je me rendais compte en même temps, c'était du fait que plus je me rapprochais du bruit, plus je stressais. Chaque pas faisait battre mon cœur de plus en plus fort. J'avais la tête pleine de pensées, et sentais une présence de plus en plus forte, de plus en plus proche, mettant cela sur le compte du stress et de mon imagination, me souvenant de mes hypothèses improbables émises plus tôt. À présent j'entendais tellement bien le bruit que j'avais l'impression de ne plus être séparé de la source que par quelques pas. Ce bruit était vraiment fort, et je m'étonnais maintenant d'être le seul à être venu en chercher la source, tandis qu'auparavant je m'étonnais de sortir pour si peu. J'arrivai à l'angle du bâtiment, et je sentais que le bruit était juste de l'autre côté de cet angle. Toc toc toc... Une boule à la gorge, je continuai d'avancer vers la source de ce bruit qui se faisait de plus en plus envahissant. Toc toc toc... Un pas. Toc toc toc... Deux pas. Toc toc toc... Trois pas. Une branche craque sous mon pied. ... Le silence.

Toc toc toc...

C'est dingue le boucan que ça fait, de taper comme ça sur ces briques ! Je m'en rends pas compte, en tout cas je dois faire plus attention, ça fait maintenant la troisième personne que j'enterre à cause du bruit, alors qu'à la base je ne devais en enterrer qu'une... En plus de ça je suis pas assez vigilant, je l'avais pas vu venir celui-là ! Heureusement qu'il a marché sur cette branche... Et puis, il reste plus beaucoup de briques ! Cela dit il doit bien en rester assez pour recouvrir une personne. Je suis fatigué d'enfoncer ces briques dans la terre, mais au moins les corps ne pourront pas être déterrés facilement. Remarque, je suis assez déçu du cœur que j'ai fait au dessus du dernier corps... Je me demande si je vais pouvoir dessiner une jolie fleur au dessus de celui-ci avec les briques restantes ?


Voilà, pour la fin le blanc est ptet un peu trop clair, ça m'embête un peu mais c'est la couleur qui fait le moins "moche" je trouve... Et donc ouais je voulais utiliser une couleur différente pour bien faire comprendre qu'on changeait de personnage, je voyais pas trop comment faire autrement ^^' J'espère que ça passe bien en tout cas...
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Nicoscolosse
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MessageSujet: Re: Des histoires de moi de temps en temps.   Des histoires de moi de temps en temps. 348245pix2Sam 29 Juin 2013 - 23:36

Hey !

Si vous avez lu le précédent post (au moins le début), vous y aurez appris que je pensais poster ici des histoires plutôt courtes, de manière générale. Ça tombe bien : je viens d'en commencer une pas courte. Du coup j'partage ça ici ^^


1

...vor... Trevor...
"Roooh fous-moi la paix..." pensait Trevor, en train d'être méchamment tiré d'un superbe rêve à base de coït sur des tapis volants dans l'espace, et de tiramisu à volonté.
...utain... Enfoiré de m...
"Mais qu'est-ce qu'elle me veut ?! Laisse-moi dormir bordel ! Et rends-toi utile, baisse le volume de la télé, tu veux ?"
C'est que ce tiramisu avait l'air vraiment bon...
"TREVOR ESPÈCE DE BOUFFON !"

Alors qu'il se réveillait sur ces doux mots en provenance de sa sœur (il avait connu de meilleurs réveils...), Trevor constata qu'elle était en train de lui donner des coups de sabre-laser en plastique (en fait ce réveil était particulièrement désagréable et peu commun).
"Allez on se réveille ! Lève-toi putain, grouille !"
Lui qui avait prié Dieu avant de se coucher (sans être croyant pour autant, cela dit), dans l'espoir de se réveiller à côté d'une belle inconnue folle de son corps, il faut croire que la réception était mauvaise.
Le visage de sa sœur était rouge (de colère il semblait), elle avait les cheveux plutôt désordonnés, des yeux grands ouverts, elle tournait la tête dans tous les sens comme si elle était à l'affut d'un danger : en fait elle avait l'air drôlement stressée, même un peu paniquée.
"...mmmrhpfutain qu'est-ce qui te prend ?! Y'a pas moyen de pioncer tranquille ? *un gros bâillement sort de la bouche de Trevor, lui faisant craquer la mâchoire* Et tu sais, t'étais pas obligée de faire gueuler la télé : les coups de sabre-laser étaient suffisants...
-Non mais tu déconnes ?! (elle avait l'air vachement furax) J'en ai chié comme pas possible pour te réveiller ! Et le bordel que t'entends (il s'agissait d'explosions, coups de feux, cris...) c'est la Bataille qu'a commencé, et c'est pour ça que je te réveille, crétin !"
Trevor se retrouva soudain plus éveillé à l'entente de cette annonce.
"-La Bataille ?! Oh merde !...
-Je te le fais pas dire ! Allez, bouge ton cul, faut qu'on se tire d'ici au plus vite avant qu'ils n'arrivent !"
Elle disait ça en se déplaçant rapidement entre le bureau de Trevor et le placard au pied de son lit, respectivement à une extrémité et l'autre de sa chambre, ce en remuant les bras de manière hasardeuse comme si elle était persuadée que ça servait à quelque chose d'autre qu'à brasser l'air ridiculement.

Trevor ne s'attendait vraiment pas à ce que la Bataille commence si tôt.
Et pour cause : la conférence ne devait avoir lieu que trois jours plus tard. Cette dernière n'étant donc pas passée, le fait que la Bataille ait commencé était très étonnant, et aussi ridicule étant donné que ses participants n'avaient pas les informations nécessaires à son lancement.
Pendant que le garçon constatait cela et se posait tout un tas de questions découlant de ces constatations, sa sœur toujours aussi irritée lui donnait des ordres à tout va :
"Allez, bordel, habille-toi ! T'es vraiment long à la détente hein ? Si tu veux prendre des affaires avec toi tu ferais mieux de réfléchir maintenant aux quelles. Mais t'es un abruti ou tu le fais exprès ?! T'as compris quand je t'ai dit que la Bataille avait commencé ?! Et aide-moi à réfléchir à ce qu'on va faire, à commencer par où aller. Mais non crétin, prends pas ta console de jeux !"
Moins de 5mn plus tard Trevor et sa sœur sortaient précipitamment de la maison, lui portant deux gros sacs de supermarché pleins à craquer (un contenant ses bagages improvisés, l'autre contenant ceux de sa sœur), et cette dernière le devançant sans problème, les mains vides, en râlant : "Mais tu peux pas aller plus vite ?! Allez, grouuuuuille !"

Elle venait de sortir et se tenait sur le pas de la porte d'entrée, tournée dans la direction de Trevor alors qu'il arrivait en bas des escaliers dans une démarche franchement ridicule, et lui lança :
"Non mais sérieusement, à ce rythme-là on est déjà morts, tu crois pas que tu pourr..."
Sa phrase fut soudainement interrompue par le sabre qui lui trancha la tête en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "supercalifragilisticexpialidocious", évidemment, mais surtout à une vitesse surprenamment rapide. En fait le porteur du sabre était passager d'une moto qui venait de passer à toute vitesse devant la maison, et que ni Trevor ni sa sœur n'avaient entendu arriver (pour cause, le vacarme ambiant qui persistait depuis quelques heures, et qui ne s'arrêterait probablement pas de si tôt cela dit). Ainsi, tout ce que Trevor entendit fut un "YIIIHAAAAAAA" provenant du pilote de la moto, cri perçant, fou, glacial, qui s'estompait en même temps que le meurtrier s'éloignait tout aussi vite qu'il était arrivé.

Trevor vit donc la tête de sa sœur, détachée de son corps et virevoltant comme au ralenti, ayant l'air de le fixer avec un mélange de surprise et de colère dans le regard, avant de faire une sorte de grimace, fermant un œil, comme si elle venait de sentir la douleur du démembrement ; tandis que lui ne put bouger d'un cil, sous le coup de l'étonnement, à la fois surpris par l'action violente et inattendue que venait de subir sa sœur sous ses yeux, et presque amusé par l'ironie de la situation, pensant à ce qu'elle venait de dire.
Au bout de quelques longues secondes, le corps de sa sœur s'effondra comme une masse sur le sol, et c'est avec grande surprise qu'il fit de même, comme écrasé au sol, se demandant à peu près quelle était cette sorcellerie qui le faisait s'effondrer semblablement à sa sœur. Il n'eut de toute manière pas le temps d'y réfléchir bien longtemps, étant quasi instantanément plongé dans une sorte de coma, ou autre truc chiant du genre.

*

Le réveil pour Trevor, une nouvelle fois, était dur, à l'instar des morceaux de la maison qui s'était effondrée sur son dos. Alors que le jeune homme reprenait peu à peu ses esprits, tentant au passage de s'extirper des débris qui le recouvraient des pieds au milieu du dos, il se questionnait quand à la raison de l'effondrement de sa maison, qu'il n'avait pas vu venir le moins du monde. Puis il se demanda combien de temps il était resté inconscient : pas bien longtemps il semblerait (ou alors peut-être bien trop longtemps à l'inverse), vu que l'heure n'avait pas l'air d'avoir beaucoup tourné. Enfin, lui vint en tête la question de sa sœur : où était-elle ? Ou plutôt, où se trouvaient les deux parties de son corps décapité ?
La réponse lui vint (en partie) toute seule : en tournant la tête, Trevor se retrouva nez à nez avec celle de sa sœur, qui semblait le fixer. Encore un réveil peu commun, au milieu de ces décombres. Il haussa un sourcil. Pour réponse, la tête de Jeanne, remuant les lèvres, lui adressa avec peine, dans un dernier souffle, un : "Crétin.", qui accompagné d'un faible râle ainsi que d'une rotation de ses yeux vers le haut, virant au blanc, annonça que la vie avait quitté pour de bon le corps de la jeune femme.



2

Jeanne était exaspérée par son frère. La Bataille qui battait son plein (Dieu sait pourquoi) l'avait réveillée depuis plus de cinq minutes, son premier réflexe ayant été d'aller s'assurer au plus vite que cet imbécile soit bien réveillé... Ce dont elle doutait réellement, sachant (en connaissance de cause) que l'on pouvait tirer un feu d'artifice à côté de lui sans perturber son sommeil.
Et ses craintes furent confirmées avant même qu'elle ne pénètre dans sa chambre : grâce à cette expérience à base de feux d'artifice, elle avait également appris que les ronflements de Trevor s'entendaient par-dessus le bruit produit par de telles explosions.
C'est donc sans grande surprise qu'elle eût les pires difficultés à le réveiller, devant même aller jusqu'à lui donner des coups à l'aide du premier objet lui étant tombé sous la main (en l’occurrence un sabre laser rétractable en plastique, sur la présence (et l'odeur) du quel elle se questionnait) pour qu'il daigne finalement se réveiller, après quelques gémissements ainsi que des marmonnements (Jeanne crut saisir les mots "nichons" et "tiramisu" entre diverses insultes, mais elle mit ça sur le compte du vacarme ambiant qui devait probablement lui jouer des tours).
Une fois qu'elle apprit à son frère que la Bataille avait commencé (cet abruti croyait que le bruit venait de la télévision, alors qu'ils n'en possédaient pas), ce dernier s'en retrouva immédiatement mieux réveillé, ce qui soulagea Jeanne sur le coup, avant qu'elle ne se rende compte qu'il agissait toujours aussi lentement.

Il fallait impérativement que tous deux quittent la maison avant que la Bataille ne l'atteigne et mette leurs vies en danger. Quitter la maison pour aller où ? Jeanne ne le savait pas encore, ce qui la taraudait un peu mais était franchement le cadet de ses soucis. Elle se mit à balancer des ordres à l'attention de Trevor, espérant ainsi faire accélérer ce mollusque.
Alors qu'elle lui avait dit de faire ses bagages en vitesse, il avait voulu prendre avec lui cette satanée console de jeux, que Jeanne avait en horreur. Elle lui imposa de ne pas prendre cette saloperie, qui lui sortait pas les yeux. Trevor eût alors pendant un court instant une mine déçue, puis, étonnamment, reprit assez vite ses préparatifs de dernière minute, sans contester.

Jeanne, pendant ce temps, retourna dans sa chambre afin de préparer également ses bagages, et peu de temps après elle sortait de la maison, accompagnée de son frère à qui elle avait pris le soin de confier ses bagages.
Elle se sentait mal de faire ça, mais elle continuait de le réprimander comme une garce. La fille était sortie de la maison, et eût le soulagement de constater que la rue n'avait pas changé : la zone de la Bataille n'englobait pas encore leur quartier, mais devait s'en rapprocher dangereusement. Elle voulut un instant rassurer Trevor, lui dire que tout allait s'arranger, mais n'étant pas sûre de cela, et afin que son frère ne ralentisse pas, elle continua à le réprimander comme une garce.
"À ce rythme-là on est déjà morts, ..."
Elle ne parvint pas à achever sa phrase, se retrouvant dans la soudaine incapacité d'émettre des mots d'une part, et en plus de ça étant prise d'une sorte de violent malaise, avec une grosse impression de tête qui tourne. Puis elle se rendit compte que ce n'était pas qu'une impression, et même que c'était littéral. Tout se passa vite et lentement à la fois . Elle eût le temps de se rendre compte que sa tête n'était plus attachée à son corps (sans avoir besoin d'une grande perspicacité, voyant son corps décapité, de dessus et à l'envers). Puis, après avoir fait un tour complet en l'air, elle parvint à se concentrer et distinguer son frère parmi ce décor tournant (ou plutôt dans lequel "elle" tournait). Il était lui aussi en train de la regarder. Elle se dit alors qu'elle ne pouvait plus qu'essayer de lui transmettre un maximum de choses à travers un seul regard, son dernier regard à l'attention de son petit frère.

Elle voulut lui dire plein de choses, mais celles qui lui vinrent d'abord en tête furent "fuis", "désolée", "je t'aime, frangin", et "Putain fait chier, je voulais pas crever si tôt." Elle ne sut pas vraiment comment lui faire comprendre sa peine, aussi sa recherche fut interrompue par une saloperie de bestiole qui vint se fourrer dans son œil droit de manière bien désagréable, forçant Jeanne à fermer l’œil, produisant sur son visage une sorte de grimace. "Franchement pas avantageux cette tronche comme dernière expression avant de mourir, c'est bien ma veine." pensa-t-elle avant de s'écraser lourdement au sol.

*

Jeanne avait l'impression de sortir d'une grosse sieste incluant un cauchemar. Elle se sentait légère, et c'était plutôt agréable. Cela dit, sa joue reposait sur une surface dure et irrégulière, et elle sentait des fourmillements au niveau de la nuque. D'ailleurs, elle ne sentait pas son corps en dessous de sa nuque, et elle avait drôlement froid à la tête. La jeune femme pas-tout-à-fait-décédée ouvrit les yeux, et fut vachement surprise du décor qu'elle vit: morceaux de béton et de meubles détruits l’entouraient, et face à elle se trouvait un corps qui avait l'air inconscient. Commençant à paniquer, elle voulut se redresser, ce qui lui était impossible, n'ayant plus le contrôle de son corps. Elle essaya alors de regarder autour d'elle, sans succès. Elle se servit par conséquent de ses yeux comme unique moyen de déterminer où elle était, et en regardant vers le bas, elle vit... son corps. La situation dans laquelle elle se trouvait lui revint alors en mémoire de manière frappante. "Putain, non ! Merde !"

Jeanne entendit alors un gémissement provenant de la personne se trouvant face à elle, et la tête de cette dernière pivota, la fixant alors. C'était son frère cadet, Trevor. Il marqua un temps de pause, puis finit par hausser un sourcil, comme dubitatif. Sa sœur ne sut comment interpréter cette réaction, et elle avait l'impression que sa tête se vidait ; elle avait de plus en plus de mal à penser. Elle aurait aimé parler une dernière fois avec son frère, ou au moins qu'il lui dise quelque chose. "Parle, dis quelque chose !", pensa-t-elle. Elle était triste, mais ne sentait pas son cœur souffrir, ni les larmes monter. C'était assez étrange. Et elle sentait toujours sa tête se vider, comme si elle-même était en train de s'en échapper, lentement. Elle essaya de parler à son frère : "dis-quelque chose, crétin !". C'était tout ce qui lui était venu en tête : elle voulait qu'il sache qu'il lui manquerait, et qu'elle voulait entendre sa voix une dernière fois avant de partir. Le problème, c'était qu'elle n'arrivait pas à parler. C'est en effet difficile sans poumons, cordes vocales ou tout autre accessoire nécessaire à la parole. Par contre, c'est dingue ce que la volonté permet parfois. Ainsi, après un ultime effort, elle parvint à prononcer quelque chose. En revanche, faut pas trop en demander à la volonté, non plus : seul le mot "crétin" sortit. Jeanne s'en voulait, et si elle l'avait toujours senti, son cœur se serait sûrement brisé après qu'elle ait prononcé ce mot comme dernière parole à l'adresse de son frère.
Si elle avait su, elle aurait plutôt essayé de simplement lui dire, d'une manière ou d'une autre, de fuir, et rapidement. Ça valait mieux pour Trevor, si la silhouette qui s'en approchait dans son dos n'avait pas de bonnes intentions.


Voilà voilà.
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