D'Assassin's Creed à Revelation...

Après tout ce temps passé sur ce forum, il est grand temps pour moi de m’essayer à l’art dans lequel le loup est passé maître : l’écriture. C’est donc à base de phrases et de mots, et pas dans une sempiternelle vidéo-test tournée à l’arrache, que je vais vous transmettre mes impressions et critiques sur ce qui se voulait être la clôture d’un riche arc narratif d’une des plus grosses série de jeux de cette génération de consoles. Oui… ‘Se voulait être’. Voyons ce qu’il en est justement.



Assassin’s Creed premier du nom est issu d’une simple idée de proposer au joueur une expérience fraiche et simple, des contrôles efficaces et intelligents, une superbe sensation dans les mouvements, inertie du personnage, chutes, sauts, rattrapages de justesse, tout est millimétré pour proposer la meilleure expérience de déplacement qu’il soit. Prenons quelques instants sur la brillante assignation des contrôles sur les différentes touches :
Triangle, le bouton du haut, sert aux actions du ‘regard’, passer en vision d’aigle (scanner la zone pour y détecter ennemis et covers), synchroniser la map depuis un point de vue, etc…
Rond, la touche ‘bras défensif’, permet de pousser la foule, de se défendre en combat, bref, c’est la touche de bras non violente.
Carré, l’autre touche de bras est dédiée aux actions d’attaque, assassinats, attaque en combat, ouverture de coffre… C’est LA touche de l’assassin.
Pour finir la croix représente les pieds. Appuyer dessus permet de marcher moins vite ou plus vite, voir se sauter.
En complément de ces touches, la gâchette R1 permet de basculer les actions dans un second mode. En déplacement, c’est le mode actif, maintenir r1 permet de courir, de sprinter, de bousculer la foule.
Ces contrôles sont intelligents, car ils se positionnent logiquement vis-à-vis du corps humain, tète bras et jambes, ils sont simples et efficaces. Quant aux escalades, elles sont pratiquement complètement automatisées, mais là n’est pas le challenge d’assassin’s, car la volonté d’assassin’s, n’est pas de challenger, mais de promener.
Cependant, Assassin’s Creed possède un défaut. Un GROS défaut. Il est terriblement linéaire, et absolument pas surprenant. Passé le moment ou l’on apprécie se promener dans les rues qui sentent bon les excréments de poney, on se rend vite compte que le jeu nous promène au fil de ses chapitres dans un cycle sans fin. On nous envoie tuer quelqu’un, ce qui implique un voyage jusqu’à bon port, puis de faire au minimum 3 sur 5 missions de repérages, une fois la personne repérée lancer la mission d’assassinat, et le tuer. Là le joueur est de nouveau téléporté auprès de son maître, qui va lui remettre une de ses armes (confisquées au début du jeu bah voyons) et l’envoyer tuer à nouveau quelqu’un sur ce même cheminement.
Il n’y aura finalement qu’à sa toute fin, soit précisément après le générique, que le jeu soulèvera des interrogations et des éléments de scénario… C’est une déception, les joueurs ne voient que ca, et encore maintenant, avec le recul, si tu demandes à un joueur qui aime la série ce qu’il pense du 1 il dira : chiant et répétitif. C’était pourtant le début de quelque chose de grand….

Assassin’s Creed 2 ! Le jeu plein de promesses, celle de briser la linéarité, de scénariser beaucoup plus le jeu, de proposer des quêtes annexes intelligentes, beaucoup plus d’éléments historiques, et des gameplay exotiques. En bien je vous spoil, allons droit au but : Assassin’s Creed 2 tiens toutes ses promesses. Ce jeu est une petite perle vidéoludique, l’univers et riche et foisonne d’informations, le jeu peut être torché en ligne droite ou fait tranquillement en visitant l’intérieur de bon nombre de monuments , et tout simplement la période historique choisie, la renaissance italienne, est propice à un univers d’une grande qualité. C’est donc aux côtés de Leonardo Da Vinci et de Catarina Sforza que nous ferons la route. Ezio, le boute-en-train qui tient le rôle de personnage principal, possède un réèl background, et une histoire bien présente. On n’est pas encore dans un gros rpg, mais on tient quelque chose. Côté gameplay, on garde tout ce qu’il y avait dans le 1, on ajoute la possibilité de nager, de prendre les armes de ennemis, et un système de monnaie, et de boutiques, ou l’on pourra améliorer son équipement ou simplement changer de couleur de cape, le tour est joué. Je ne m’y attarderais pas plus, mais croyez-moi, ce jeu est vraiment terriblement agréable à jouer. Continuons donc notre bonhomme de chemin sur le DLC…



…qui devient une suite : Assassin’s Creed : Brotherhood. (Notez qu’ils ont viré le ‘II’ comme ça on est en droit de se demander si il s’agit de spin off du 1). Ezio a laissé la vie sauve au pape, à eu quelques visions de l’ancienne civilisation qui peuplaient la planète… Et voilà qu’il doit s’en prendre aux Borgias. Brotherhood est brillant. Il parvient, en ne proposant qu’une seule et unique ville, Rome, à être intéressant, et d’autant plus agréables que les possibilités sont ici encore agrandies. A présent il faudra, outre la quête scénaristique, prendre d’assaut des tours ‘Borgias’ qui controlent des quartiers de la ville, afin d’ensuite pouvoir y investir son argent, en y achetant commerces et monuments. Une fois achetés, les commerces sont bien entendus utilisables, mais vous rapporteront un revenu régulier. Les chevaux sont enfin utilisables dans les villes, youhou, ok on s’en fout ! Mais le plus important dans cet opus : vous pouvez recruter des assassins, en sauvant des passants se faisant agresser par les gardes et en les enrôlant.  Ces assassins, au-delà de la possibilité de les envoyer en mission à l’étranger (ne servant qu’à rapporter des revenus), peuvent vous aider en combat, en faisant appel à eux d’une simple pression de touche. Bref, concernant Brotherhood, je n’ai pas de reproches, le scénario mettant en scène les Borgias est très complet et pertinent, c’est un plaisir de rencontrer Machiavelli, et de se balader à rome. Petit bonus, la fin est vraiment cool. Alors du coup, on pourrait en rester la et passer au trois. Et c’est ce que j’aurais dû faire…. Ce qu’ils auraient dû faire… Mais l’équipe ayant basculé sur assassin’s creed III, et ayant besoin de plus de temps pour développer un nouvel univers… Une autre équipe, n’ayant jamais touché à la série, se vit confier la tâche de réaliser une seconde suite à assassin’s creed 2….

..Assassin’s Creed Revelation… Il n’est rien de plus frustrant que de voir une série grandir et se bonifier pour soudain constater son déclin, au travers d’un opus baclé, faute d’argen, de temps, et visiblement de compétences.
« On va pas faire comme les autres » Quelle idée de quitter l’Italie, si riche, pour aller se coincer à Constantinople, une ville certes belle, mais à l’histoire bien moins palpitante. Rien que ce lieu me pose un problème, une unique ville, mais privée de campagne, coupée en deux par une mer, et dans laquelle il n’est pas possible de faire de cheval. Comble du comble, s’y déplacer n’est pas agréable, car elle présente une structure en escalier des plus désagréables, ce qui devrait être une simple promenade deviens une constante escalade.

La ou les éléments de gameplay des précédents étaient rodés et cohérents, ici on chamboule tout. Les actions de vue, autrefois logiquement sur triangle se retrouvent sur L3, oui, le joystick. Et triangle sert maintenant aux armes à distances, autrefois simplement intégrés dans les armes disponibles sur carré. Certainement une idée brillante du même designer qui a décidé de retirer les chevaux, ou qui a voulu imposer son style épuré et totalement nul à la totalité du jeu. Même l’interface semble faire la gueule ! Je vous montre l’évolution de la barre de vie depuis le 1 … ne trouvez-vous pas  que dans Revelation, cette dernière laisse un léger gout de caca sur la langue ?



Si ça ne se limitait qu’à ça.. « Si on repompait brotherhood hors contexte ? ». Voilà qu’on nous refile encore une gestion de son armée d’assassins, mais clairement sortit de tout contexte narratif. On nous balance également l’équivalent des ‘tours Borgias’, ici simplement nommées ‘tours des templiers’ mais du coup une fois encore complètement hors contexte, que foutent les templiers la ? et pourquoi contrôlent-il des quartiers. Rien à voir avec le conflit d’intérêt des Borgias…

La linéarité de retour, clin d’œil au premier opus ? Adieux la quête scénarisée, bonjour le cycle infini et désespérant d’assassin’s creed revelation… Ici il sera question de trouver des clés, il vous faudra tout d’abord trouver un livre dans la ville, puis le ramener chez vous, pour obtenir l’emplacement de la clé. Il vous faudra alors rentrer dans un ‘donjon’ ou l’on vous imposera un challenge de plateforme des plus désagréables, sans ennemis, juste de la plateforme. A l’issue du donjon, la clé, vous devrez rentrer chez vous. Il se déclenchera alors un flashback d’environ 5 minutes sur la vie d’Altair, le héros du premier opus. L’idée êtant ici de conclure son histoire. Pas de bol, c’est totalement expédié à travers quelques flashbacks. Après chaque flashback se révèlera l’emplacement du prochain livre. Et c’est tout ! Mis à part le début et la conclusion, c’est tout ce qu’a à offrir Assassin’s creed revelation…

Nouvel objet : les bombes. J’ai fini le jeu sans m’en servir, car elles ne sont pas utiles. Pas de chance, le jeu parie beaucoup dessus, en proposant de les crafter sois même. Seulement voilà, c’est chiant, et pas utile. Comble du comble, la ou dans les précédents jeux ouvrir un coffre donnait accès à de l’or, ici il y a de fortes probabilités de tomber sur des matériaux pour bombes totalement inutiles. Un comble, ce nouvel objet, totalement useless, parvient à casser la satisfaction du joueur, qui après avoir été heureux de trouver un coffre, se sent trahis, insatisfait de son contenu. Et pour cause, les designs des coffres sont tous identiques, la ou dans une série comme Zelda on distingue facilement un gros coffre qui contiendra un objet important d’un petit qui sera certainement insignifiant. Bref, faites gaffes bon sang, faire semble qu’on va récompenser le joueur peut s’avérer très frustrant.
Bon, et la révélation dans tout ça ? … la fin. On nous balance une vidéo précalculée sur la fin d’une civilisation qui aurait existée avant la nôtre … point barre. Tout ca pour 4 minutes de vidéos, sans aucune explications, juste plus d’interrogations. Après cette vidéo Desmond (le héros plongé dans le coma, dans la mémoire de ses ancêtres) se réveille, et sort une phrase « je sais ou aller » et hop. Générique.

La petite cerise sur le gâteau, se sont les ‘quêtes annexes’ sur la mémoire de Desmond. On les obtient en récupérant une grande quantité d’objets disséminés dans la ville. Mais… elles sont sans intérêt. Ces phases de jeu sont en vue première personne, assez déstabilisant, à la portal, dans des environnements bétonnés. On se déplace de salle en salle et le héros raconte sa vie en voix off… Afin d’avancer, on pose des sortes de grosses pièces de tetris à terre…. Absolument insupportable. Comme pour me dire que j’en avait assez vu, mon jeu à freeze à la fin de la première de ces quêtes annexes. Je l’ai pris comme un signe, et ai juré de ne plus retoucher à ce jeu.



Que conclure alors ? Qu’il est triste de voir que pour faire du fric on fout sa série entre les mains d’une équipe extérieure, qu’on lui donne carte blanche sur les nouveautés, mais pas de budget visiblement. Si on devait finir sur un point positif : la bande son de l’intégralité de la série est très belle et inspirée. Même si l’on regrettera qu’ils aient retiré le thème principal du 2, encore présent dans brotherhood, de cette ultime suite de l’histoire du héros Italien. Comme quoi, ils ont voulu se démarquer jusqu’au bout.

Actuellement je n’ai pas encore mis les mais sur le 3, bien que le ‘ vienne tout juste de sortir, j’ai un peu de retard que je tente de rattraper, qui sait j’espère sincèrement que le 3 corrige le tir, sinon on fonce droit dans le mur. Je viendrais vous en parler une fois fini.

Fin de transmission.